LEX RIDERS

"Neon Bright"

(EP, 2004)

Après l’expérience Space Needle, l’envie de tout faire moi-même s’est imposée comme une évidence. Le manque d’élan collectif dans le groupe m’a poussé à prendre les rênes en solo — écrire, jouer, chanter, décider. Ainsi est né Lex Riders, un nom composé en clin d’œil à Lex Luthor, aux Doors, et à Keith Richards. Ce pseudo allait devenir mon identité musicale.

Neon Bright marque une rupture avec les guitares brutes et crues de Space Needle. Ici, les mélodies prennent le dessus. L’EP puise dans un versant plus pop de mes influences, sans jamais renier l’ombre de Kurt Cobain, dont j’admirais autant les brûlots punk que les chansons pop douces-amères. On y entend des échos de "About A Girl", mais aussi des tonalités plus gothiques, presque punk romantiques, dans la veine de Stiv Bators ou Nick Cave.

Enregistré en deux jours dans le même studio que notre ex-local de répète (Liberty Rock, Paris), Neon Bright a été produit à l’arrache, avec peu de moyens, mais beaucoup de conviction. Rouslan Tsar, un ingénieur du son moldave, a capté l’essence de ces chansons dans un son brut mais sincère. J'ai composé musiques et paroles, et joué toutes les guitares, un peu de piano, je chante — seul la basse et la batterie sont encore assurées par mes anciens compères de Space Needle.

Parmi les titres, "Crashing Down" reste un favori, avec son potentiel radiophonique et ses harmonies tendues. "Samantha", plus dépouillée, baigne dans une mélancolie douce, instable. Les textes, eux, ne prétendent pas délivrer un message : ce sont juste des rimes instinctives, l’écho d’un mal-être post-ado, de frustrations et d’amours contrariés.

L’EP a été bien accueilli dans les sphères indés — quelques critiques enthousiastes, un frisson d’intérêt de labels étrangers (jusqu’en Nouvelle-Zélande !), mais rien de concret. Ce disque, c’est ma première vraie tentative d’envol en solo, et aussi la leçon que tout faire seul a ses limites.

Avec le recul, Neon Bright reste l’un de mes projets les plus personnels et mélodiques. C’est un jalon majeur dans mon parcours, à la fois sommet et point de bascule — celui qui m’a mené à chercher, ensuite, de nouveaux partenaires à la hauteur de mes ambitions musicales.


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