SPACE NEEDLE

"Space Needle"

(EP, 2003)

Album Cover

C’était en 2003, dans un local de répète du Liberty Rock à Paris. On était trois, réunis par une petite annonce dans Rock&Folk, autour d’une passion commune : le grunge, le vrai, celui qui sentait encore la sueur des années 90 et les accords rageurs de Kurt Cobain. Le groupe s’appelait Space Needle - forcément ! - en hommage à la tour emblématique de Seattle, berceau du son qui nous obsédait.

Moi, j’étais au chant, à la guitare, et j’écrivais tout — paroles, riffs, direction musicale. Le leader naturel, un peu par nécessité : les deux autres, légèrement plus jeunes, suivaient le mouvement, pendant que je gérais les prises de contact, les concerts, l’enregistrement. J’étais le seul à vraiment y croire comme à un projet de vie.

On a tout enregistré dans le petit studio accolé à notre salle de répète. C’était nos premiers pas, un peu bruts, parfois maladroits, mais déjà habités. La chanson "Jack The Ripper", la plus aboutie du lot, résume bien l’esprit de cette démo : tendue, nerveuse, sombre.

Le CD a circulé un peu, décroché quelques dates dans des bars, tourné une fois sur Radio Aligre. J’avais même osé l'envoyer à Jack Endino, producteur cultissime de l'écurie Sub Pop. Il m’a répondu. Il a aimé les morceaux, pas l’enregistrement. C’était un coup au moral, mais aussi un encouragement inattendu.

Avec le recul, Space Needle reste le point de départ de tout. Un projet que je portais seul, à bout de bras, mais qui a posé les bases : une écriture personnelle, une énergie brute, et cette volonté d’aller au bout du son que j’avais en tête.


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