"Sirène des Fidji"
(Sculpture – Fausse taxidermie, 2018)

Inspirée des attractions foraines du XIXe siècle et des célèbres sideshows de P.T. Barnum, cette Sirène des
Fidji réinvente un mythe de foire aussi absurde qu’inquiétant. Longtemps présentée comme une créature
authentique — mi-poisson, mi-singe — dans les carnavals et musées de curiosités, le monstre est ici recréé avec
soin.
La structure interne, faite de simples trombones, a été modelée à l’aide de porcelaine froide, avant
d’être recouverte de papier absorbant humidifié, puis teinté à la gouache brune. En séchant, cette peau
craquelée prend l’aspect sec et fripé d’une momie exhumée. Des détails inattendus viennent parfaire l’illusion :
nageoires et oreilles en papier de bonbon, griffes en fil de cuivre…
Cette sculpture est mon hommage assumé à l’imaginaire forain, à la cryptozoologie artisanale et au goût de
l’époque victorienne pour le bizarre. Entre canular et œuvre d’art, cette fausse taxidermie réveille la
fascination morbide que suscitent les curiosités scientifiques, aussi troublantes que fragiles.
