"Rock 'n' Death"
(Recueil de nouvelles, 72 pages, 2011)

Après Les Contes de Blue River, j’avais envie d’explorer un autre pan de la culture américaine qui me
fascine
tout autant : le rock. Ses excès, ses mythes, ses idoles et ses zones d’ombre. Rock'n'Death est né de
cette
envie, entre hommage et détournement, entre passion musicale et plaisir du frisson ! Guitariste moi-même, j’ai
toujours vu dans l’univers du rock quelque chose de profondément narratif, théâtral, et même surnaturel. Les
rockstars, avec leurs démesures, leurs tragédies et leurs looks de demi-dieux païens, sont déjà des personnages
de fiction — il ne restait qu’à les pousser un peu plus loin…
Le recueil rassemble six courtes nouvelles, toutes ancrées dans l’univers du rock, souvent en détournant
des figures emblématiques ou en inventant des légendes inédites.
Dans "Songs For Drella", le jeune David Bowie retrouve Andy Warhol au coeur du New York
sordide des 70's. Ce sera l'occasion d’une métamorphose aussi étrange qu'horrifique...
"Pacte avec le Diable" imagine l’histoire secrète derrière le talent hors-norme d'un célèbre guitariste de
Woodstock… et le prix payé pour cette virtuosité surnaturelle.
"Light My Fire" et "Lust For Life" convoquent respectivement Jim Morrison et Iggy Pop, pour explorer les
liens secrets entre vaudou, mojo et magie sexuelle.
"Champagne For Sharon", la plus noire du recueil, s’attarde sur les rapports toxiques entre une idole plus
tout à fait humaine et ses jeune groupies, dans une atmosphère de descente aux enfers digne des pires
cauchemars.
Enfin, "Samizdat" clôt le recueil sur une note très différente : plus réaliste, mais tout aussi forte. On y
suit des adolescents russes sous l’ère soviétique, prêts à tout pour écouter du rock dans un monde où la moindre
note
de guitare électrique peut conduire au goulag.
S’il n’y a pas de fil conducteur au sens strict, l’unité du recueil repose sur cette fascination pour le rock
comme forme d’excès — musical, physique, émotionnel. L'ombre de Stephen King, Richard Matheson ou Robert
McCammon plane, mais ici, je me suis aussi inspiré de l’anthologie Shock Rock de Jeff Gelb, que j’avais
dévorée à l’adolescence...
C’est un recueil que j’ai publié en auto-édition, et qui a surtout circulé dans un cercle restreint. Mais j’en
garde une vraie tendresse, car il s’autorise des libertés et des expérimentations. La nouvelle "Songs For
Drella" a d’ailleurs été sélectionnée dans l’anthologie Des Nouvelles Du Rock (Camion Blanc, 2010), ce
qui
reste une jolie reconnaissance, surtout de la part d’un éditeur aussi emblématique de la scène rock française.
Avec le recul, Rock 'n' Death n’est peut-être pas mon recueil le plus abouti, mais il est sans doute l’un
des
plus plaisants à lire — une célébration décadente et jubilatoire de tout ce que le rock peut réveiller de
fantastique… et de mortel.
Note : Les exemplaires en circulation sont signés soit sous mon vrai nom, soit sous mon ancien nom de plume,
Charles Bitterson.